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Pattepackers: à pattes autour du monde
7 mars 2018

La Thaïlande, le re-retour!

fasaai1Faasai...

J'adore la Thaïlande. C'est définitivement mon pays préféré d'Asie du Sud. Aussi en ce 11 janvier suis-je doublement enjouée : nous nous apprêtons à retrouver le pays du sourire ET à rejoindre Fasaai, le resort où nous avons travaillé deux ans plus tôt, lors de notre premier passage dans le pays. J'ai dans l'idée qu'une fois de l'autre côté de la frontière, nous pourrons facilement y arriver en stop. Pour l'instant, côté Cambodge, les tuk-tuks sont trop nombreux pour nous permettre de lever le pouce en paix.
N
ous quittons Koh Kong après le petit déjeuner avec l'un des nombreux chauffeurs qui sillonnent les rues. Deux coups de tampon dans les passeports et nous voilà en Thaïlande, stands de brochettes et grosses voitures pour le prouver, au cas où nous aurions un doute.

 

Un petit tour en stop

Cela fait un moment que nous n'avons pas auto-stoppé et nous avons un peu la flemme, mais n'ayant pas vu de bus dans le coin, nous n'avons pas trop le choix. Nous marchons un peu pour trouver l'endroit idéal et posons bientôt les sacs à l'ombre d'un arbre. Quelques voitures s'arrêtent, soit trop remplies pour nous prendre, soit n'allant pas dans la bonne direction.

Nous secouons la main depuis une dizaine de minutes quand un groupe de policiers Thaïlandais débarque pour contrôler les véhicules. La police thaïlandaise étant connue pour sa corruption et sa bêtise monumentale, je ne suis pas très à l'aise. Ils nous saluent en souriant et l'un d'entre eux, le plus gradé d'après tous les pins brillants sur sa poitrine, vient nous demander où nous allons. « Chanthaburi, en passant pas Trat, en stop ». « Ah, ok. »

Le groupe d'officiers s'affaire une bonne demi-heure puis se dissout. Le policier de toute à l'heure et son acolyte nous font signe de monter avec eux. « Ok, let's go » (aller, on y va), nous dit le premier, comme si c'était déjà entendu. Je ressort mon « mai mi ngen » (je n'ai pas d'argent) habituel pour leur signifier que nous ne voulons pas payer le trajet. Ils rient et acquiescent. Nous conversons via le traducteur du smartphone. Après les politesses d'usage, il nous demande comment cela se fait que nous n'avons pas d'argent. Oups ! Je lui explique que nous en avons mais que nous essayons de voyager en stop pour rencontrer des gens. « ok, mais je vais devoir vérifier ; c'est mon travail ». Double oups !

La voiture roule toujours et les kilomètres défilent. Nous avons du mal à bien comprendre ce qu'il se passe, avec la traduction toujours approximative du traducteur. Est-ce qu'il nous emmène au poste ? Nous sommes en règle mais nous faire contrôler serait un sacré contre-temps pour notre journée de stop ; il nous reste encore 100 km à parcourir et il est déjà midi passé.
Nous arrivons à Klong Yai, la ville juste après la frontière. Les deux policiers s'arrêtent pour nous acheter des mangues et du thé glacé. Je suis de plus en plus dubitative. Arrivés au port, ils nous demandent de descendre… et nous invitent à déjeuner. Si c'est ça la vérification ! Chit, notre haut gradé, semble ravi de nous parler, s'informe un peu sur notre parcours et nos aventures, nous propose à lui poser des questions. Nous comprenons que le système corrompu dans lequel il travail ne lui plaît pas du tout, qu'il est contre tous ses abus, mais qu'il n'a pas trop le choix. Il règle la totalité du déjeuner, refuse que nous payions.

Nous reprenons la route en continuant de discuter. Il nous dépose finalement à la station du bus, en s'excusant de ne pas pouvoir nous conduire lui-même à Chantaburi parce qu'il doit retourner travailler. Il sort de la voiture, s'occupe d'expliquer notre trajet au petit gars qui vend les tickets, nous traduit le nécessaire et finit par payer notre voyage, le vendeur n'ayant pas la monnaie sur notre gros billet de 1000 bahts. Nous le remercions abondamment, lui nous remercie d'avoir passé du temps avec lui et nous prenons des photos tous ensemble – tradition asiatique. Juste avant de partir, il envoie son collègue nous apporter ses coordonnées : « appelez-moi en cas de besoin », nous dit-il d'un air solennel, avant de nous dire au revoir.

ChitDes gauche à droite, Chit, son collègue dont j'ai oublié le nom, et moi-même.

Nous voilà donc gratuitement installés dans le mini-van qui va jusqu'à Trat, où nous arrivons une heure plus tard. Le prochain bus pour Chantaburi n'est pas avant deux heures et demi, aussi, malgré l'insistance des employés de la compagnie de bus pour que nous leur achetions des tickets, nous sortons de la station et allons nous installer un peu plus loin en bord de route. Nous n'attendons pas longtemps avant que Leng, notre deuxième conducteur de la journée, nous prenne à son bord. L'assurance de sa voiture a expirée aussi doit-il s’arrêter ou se cacher sur les parkings à chaque barrage de police régulièrement répartis sur la route. Nous conversons un peu en anglais et il complète notre vocabulaire thaï. A 17 heures, nous sommes à Chantaburi.

LengDe gauche à droite, Leng, moi et Yannick.

Après une petite pause, nous retournons secouer la main ; Fasaai se trouve encore à 30 km de la ville et la nuit ne va pas tarder à tomber. Une dame et sa fille passant à pieds près de nous nous demandent si nous avons besoin d'aide. « Non, pas de soucis, nous faisons du stop pour rejoindre Kung Wiman [le village où se trouve Fasaai, ndla] ». « Oh ça risque d’être compliqué, personne ne s’arrête ici. » Les locaux pensent souvent que le stop est impossible dans leur pays alors que c'est tout le contraire. Mais le soleil est prêt à passer derrière l'horizon aussi je m'informe : « est-ce qu'il y a des bus qui vont à Kung Wiman ? Ou des songthaw ? », « non, ni l'un ni l'autre ». « des taxis alors ? », « Oh, Chantaburi n'a pas de taxi ». Les sympathiques petites dames ne semblent pas très au courant des ressources du coin en matière de transport. « eh bien nous n'avons pas le choix, nous allons attendre une voiture ! Ne vous en faite pas, ce n'est pas la première fois que nous faisons du stop dans le coin ». L'air un eu inquiet, elles nous saluent et nous laissent avec notre pancarte. Comme prévu, un pick-up ne tarde pas à s’arrêter et nous invite à sauter à l'arrière. Les kilomètres défilent sans que la voiture ne s’arrête – nous avons un bon ride ! Elle nous dépose à 10km de Fasaai. Au pire, nous arriverons donc à pieds. Le soleil se couche alors que l'heure avance et que nous nous installons au bord de la route. Derrière nous, deux hommes assis devant une petite maison discutent. Ils nous font bientôt signe de les rejoindre et, voyant notre panneau, l'un d'eux nous propose de nous déposer à Kung Wiman. Nous n'avons pas le temps de répondre qu'il est déjà parti chercher sa voiture, l'autre s'excusant de nous faire patienter. Il nous amène littéralement dans Fasaai. Il est 18h, il fait nuit. Ouf, quel timing !

 

Faasai le retour

Sura, la gérante du resort, nous accueille avec un grand sourire et un câlin chaleureux de ses puissants bras. En deux ans, presque rien n'a changé, nous retrouvons le confort, la générosité, les bonnes énergies du lieu. Quel bonheur !

SuraSura et le chat fou, toujours au rendez-vous.

Il manque juste les copains rencontrés la dernière fois. Adam et Brailla, deux volontaires Anglais, sont cependant de bonne compagnie. Bien installés dans notre grand bungalow, après avoir ingurgité une quantité de nourriture à laquelle nos estomacs ne sont plus habitués et fait connaissance avec nos nouveaux compagnons de travail, nous nous endormons paisiblement.

Nous retrouvons le lendemain les mêmes quantités de délicieuse nourriture et le même labeur que dans nos souvenirs. C'est le deal à Fasaai, quand on travaille, on travaille dur, mais quand on se relaxe, on se relaxe à fond.

breakfast

Dans les champs, tout se fait à la main. Nous voilà donc à labourer les parcelles à la force des bras, à casser les mottes de terres durcies par le soleil à la bêche, à égaliser le terrain au râteau, pour planter des cacahuètes par centaines – qui aérerons le sol et le protégerons de la dessiccation avant d'être récoltées.

Brailla quitte l'équipe quelques jours plus tard, trouvant le travail trop dur. Adam, un charpentier de 53 ans qui a atterrit là après avoir raté ses vacances, ne se tarit pas de complaintes mais tient bon et nous fait toujours beaucoup rire.

labour_avant       labour_après
L'un des champs, avant et après notre passage.

En dehors des cinq heures par jours à la fermes, nous passons le reste de la journée paisiblement, à profiter de la piscine ou des transats, aider Sura à la cuisine ou faire les courses au marché du samedi. Une pause ressourçante dans notre voyage, une parenthèse familière dans un monde de nouveauté permanente, merveilleuse mais à la longue fatigante.

piscineIl faut profiter de la piscine tant qu'il n'y a personne :p

marchéLe marché du samedi, l'essence de la Thaïlande.

LatteLe précédent chien est mort, mais Latte, du haut de ses quelques mois, a vite pris la place vacante.

Quelques jours avant notre départ, je prends tout de même le temps de planifier la suite de notre trajet. Notre visa expire bientôt, il nous faut une nouvelle destination. Nous avons dans l'idée de nous diriger vers le Japon en nous arrêtant d'abord à Taïwan, qui devrait être moins cher. Mais quelque malédiction nous poursuit : à chaque fois que je tente d'acheter un billet, le site internet a des ratées et les prix augmentent, jusqu'à un prix que nous ne pouvons plus nous permettre. Les billets directs pour le Japon sont, quand à eux, devenus abordables. Signe de la vie ? Nous achetons deux tickets pour Okinawa.

 

 

 

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Commentaires
L
Encore une bien belle aventure en stop ^^ c'est super chouette !!<br /> <br /> C'est sûr que ça doit être apaisant de retrouver un lieu qu'on connait sans avoir à tout réapprendre ;)
J
Re..encore..désolé..<br /> <br /> Pour le lien de mon ami au Japon en blog, voici le lien direct:<br /> <br /> https://inaca.me/<br /> <br /> Bonne journée encore à tous les deux, à plus..Denis.
J
Bonjour.<br /> <br /> Toujours de très belles photos mises à la suite et blog en partage en suivi.<br /> <br /> Pour ce qui est du..Japon, si cela vous intéresse, sans toutefois vous obliger, j'ai un ami en blog là-bas.<br /> <br /> Voici son lien:<br /> <br /> inaca.me<br /> <br /> Suite à la catastrophe de Fukushima, avec ce tsunami causé par les plaques tectoniques et surtout la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi, il a préféré, par sécurité, pour sa famille se retirer de Tokyo pour aller vivre et habiter à la campagne.<br /> <br /> Il habite, à présent, à 600 km à l'ouest de Tokyo et d'Osaka, dans un petit village situé au nord de Imeiji. Vous pouvez trouver facilement la localisation avec Goggle Earth. Il travaille chez lui en télé travail et fait de la permaculture pour ses propres besoins.<br /> <br /> De plus, c'est quelqu'un de très bien et fort respectable et respectueux.<br /> <br /> Sinon, il existe un superbe village..le village de Shirakawa-go, et qui est un ensemble de villages historiques japonais, situé dans la vallée de Shokawa au nord de la préfecture de Gifu dans la partie centrale de Honshu. Classées au patrimoine de l'Unesco, les maisons traditionnelles aux toits pentus de chaume de style gasshô-zukuri représentent l'attraction principale de cette zone accessible seulement en bus ou en voiture.<br /> <br /> On emploie, sans doute par abus de langage, le nom de Shirakawa-go pour aborder dans son sens large le village historique niché au cœur des Alpes japonaises. La géographie de la région se veut toutefois un brin plus complexe :<br /> <br /> -Shirakawa est en effet une zone elle-même composée de trois villages (Ogimachi, Suganuma et Ainokura) ;<br /> <br /> -on la rapproche souvent (à raison) de Gokayama, à quelques kilomètres au nord le long de la rivière Shogawa.<br /> <br /> Entourés de montagnes, de rizières et de forêts à perte de vue, inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1995, ces hameaux accessibles uniquement par la route sont célèbres notamment pour leur architecture 合掌造りgasshô-zukuri : des habitations de style typique séculaire, au toit de chaume très incliné capable de supporter les habituelles fortes neiges hivernales.<br /> <br /> Dans ces maisons historiques, les familles entières vivaient sur plusieurs niveaux, chauffées par des foyers placés au centre du rez-de-chaussée (aussi bien pour diffuser le chaleur que pour minimiser les risques d'incendies). Au dernier étage, sous les combles, on élevait des vers à soie. La paille couvrante doit être changée environ tous les vingt ans ; il arrive ainsi de croiser des artisans en pleine rénovation sur les toits pentus.<br /> <br /> Votre propre visite concernera, peut-être, plus particulièrement Ogimachi : bien entretenu, "complet" et très populaire (près d'un million et demie de visiteurs chaque année), il s'avère cependant le moins intimiste. Avec près de soixante gassho, il se montre en tout cas le plus fourni et la plupart d'entre elles servent désormais de restaurants, deminshuku (on compte ainsi vingt-cinq chambres d'hôte) voire de ryokan (quatorze hôtels traditionnels).<br /> <br /> La balade, très agréable, s'organise bien depuis la descente du bus au nord du village. Elle est réalisable entièrement à pied, mais quelques navettes de bus serpentent dans le village depuis son centre. La journée débute généralement par le point d'observation de Shiroyama, sur les restes du château d'Ogimachi, qui offre ce fameux panorama "carte postale".<br /> <br /> La visite des bâtisses traditionnelles de Shirakawa-go permet de découvrir aussi bien leur architecture spécifique que le quotidien historique de leurs habitants à travers des objets témoins. On citera Wada ou Nagase, mais celle qui devrait retenir votre attention en priorité est plutôt Myozen-ji, pour son magnifique (bien que très resserré)temple attenant. Plus loin, Minka-en se présente comme un véritable musée à ciel ouvert d'une vingtaine de maisons gassho-zukuri transférées expressément pour les protéger de la démolition.<br /> <br /> Pour les amateurs d'animation japonaise en manque de pèlerinages seichi junrei, Ogimachi possède ici et là diverses références à l'animé Higurashi no naku koro ni qui se déroule dans le fictif village maudit de Hinamizawa, largement inspiré de Shirakawa-go.<br /> <br /> On notera enfin un impressionnant light-up hivernal, uniquement certains dimanches et lundis de début d'année : de magnifiques éclairages nocturnes qui mettent en valeur les importantes chutes de neige et leur blanc manteau, aussi bien sur les maisons qu'au sol. De plus en plus prisé ces dernières années, il donne même du fil à retordre à la municipalité qui risque de réduire l'accès au village pendant sa tenue.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne continuation à tous les deux et suite pour votre périple.<br /> <br /> Bonne journée, à plus..Denis.
C
Hello les globtrotteurs un p'tit bonjour de Nancy plutôt sympa la Thaïlande ! Gros bisous à vous deux 🖑😃🖐
M
Oh! tu as rencontré des flics sympas!!! Rien que pour ça, ça valait le coup =p<br /> <br /> Faire les rencontres où on les attend le moins, ça c'est profiter du voyage!
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